Résumés sélectionnés

1) De Houwer, Annick - Conférencière invitée

Titre : L'interaction orale comme fondement de la transmission linguistique pour un bilinguisme harmonieux (Talk in English)

Résumé: C'est lors d'interactions avec des adultes solidaires que les enfants peuvent apprendre à parler. Il est fréquent que les parents qui parlent une "langue de coeur" différente de la langue de l'environnement immédiat aient la volonté que leurs enfants parlent leur langue. Pourtant, de nombreux enfants ne parlent pas la langue de leur parent ou ne la parlent pas avec aisance. Cela ne participe pas du bien-être des familles et d'un bilinguisme harmonieux. Dans un cadre bilingue, un "travail" et des efforts supplémentaires sont nécessaires de la part des parents pour s'assurer que les enfants apprennent à parler leur(s) langue(s). De nombreuses interactions avec les enfants et la participation à de nombreuses activités linguistiques permettent aux parents de soutenir le développement langagier de leurs enfants. Les parents doivent aussi pouvoir développer le besoin pour leurs enfants de parler la langue que les parents leur parlent. Tout cela constitue la politique linguistique familiale. Notre communication visera à montrer comment, entre les parents et leurs jeunes enfants, une interaction orale adaptée peut encourager et favoriser une transmission linguistique réussie pour un bilinguisme harmonieux.

2) Xiao Lan Curdt-Christiansen - Conférencière invitée

Titre : Making a 家庭树 (Family Tree): Interactional Measures in Heritage Language Practices in Transnational Families

Résumé : This study examines an on-going study of interactional strategies and measures in heritage language transmission in a family language policy (FLP) project in the UK. It explores how parents, children and members of the extended family use verbal resources to make sense of their everyday life, and how their language use is related to the development of their heritage language.  Importantly, it focuses on interactional devices and features in family members’ daily casual conversations that contribute to heritage language maintenance and development. The study is situated in the transnational context of the UK, in which transnational families often engage in multilingual practices with their family members close and far via digital devices or face-to-face interactions. Involving two transnational communities in the UK, the Chinese and the Polish, the study focuses on the language practices of three families in each community. Data sources include recordings of meal time conversations, daily casual conversations, and skype/facetime family talk. Using family discourse as analytical framework, the study investigates linguistic features and discourse strategies that contribute to the interactional dynamics underlying ‘family talk’. In particular, the study explores how children and adults position themselves in moment-by-moment family discourse and how that affects heritage language learning.

The findings contribute to FLP literature by examining how linguistic devices and discourse measures are imbedded in family life practices that play significant roles in heritage language development. The study contributes to minority language maintenance and development by exploring social and cultural functions of heritage language expressions. It enriches the field of FLP by exploring how family language ideologies are established through language socialisation.  

3) Matthey, Marinette - Conférencière invitée

Titre : Transmettre un dialecte menacé aujourd'hui : l'exemple de la communauté d'Evolène

Résumé : La transmission intergénérationnelle des « petites langues » uniquement par la socialisation familiale est en nette régression dans le monde. Cette rupture de la transmission des langues orales s’explique surtout par la concurrence des langues écrites de la scolarisation, auxquelles les locuteurs attribuent finalement plus de prestige et d’utilité.

Le dialecte francoprovençal de la commune d’Evolène dans le Valais romand, appelé « patois d’Evolène » par ses locuteur·rices, continue d’être transmis dans quelques familles, certes toujours moins nombreuses, mais où il est la langue de communication quotidienne et langue de socialisation première à côté du français (parfois avant). Il est toujours utilisé dans certaines situations professionnelles, comme les réunions du comité de la société coopérative de la laiterie, qui comprend une trentaine de producteurs et productrices de lait.

Ma conférence présentera la situation de cette commune, l’évolution de son paysage linguistique au cours du dernier siècle et la situation actuelle, au moment où les dialectes francoprovençaux sont reconnus comme langue minoritaire à protéger par la Confédération suisse, qui a ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, et que l’on voit apparaitre de jeunes locuteurs ou locutrices qui désirent apprendre le patois, alors qu’ils et elles ne l’ont pas appris dans leur enfance.

 

4) Agresti, Giovanni - Conférencier invité

Titre : Perqué m’an pas dich ? La non-transmission familiale de la langue occitane au XXème siècle

Résumé : S’il est une politique linguistique familiale à succès, c’est bien celle qui consiste à ne pas transmettre la langue à ses enfants lorsque celle-ci est fortement stigmatisée. En effet, dans des conditions de pleine sécurité ou « normalité » linguistique, la transmission de sa propre langue maternelle à sa progéniture est, pour chaque parent, ce qu’il y a de plus naturel, spontané et même, par conséquent, économique. Mais la stigmatisation de la langue fait de celle-ci, bien entendu au niveau des représentations sociales, un legs problématique, un héritage inutile voire nuisible aux enfants, à leur réussite. D’ailleurs, un accent provincial suffit pour activer, déclencher une représentation ethnotypique, souvent amusante. Finalement, au-delà des aléas démographiques (réduction ou éclatement de la communauté linguistique, principalement à cause des mariages mixtes ou de l’émigration), la responsabilité ultime de la « mise en danger » d’une langue, jadis pratiquée au quotidien, revient aux parents qui décident de ne plus la transmettre, croyant rendre service, ce faisant, à la nouvelle génération.

L’histoire de la transmission familiale de l’occitan – pendant longtemps réduit au statut fort péjoratif de patois, pourchassé à l’école, objet d’une stigmatisation institutionnalisée – est largement caractérisée par ce réflexe de négation du legs linguistique. Dans la présente communication nous explorerons cette histoire et ses coulisses, en privilégiant la période qui va de l’entre-deux-guerres à l’orée du nouveau millénaire. Pour ce faire, nous mettrons à contribution un riche corpus inédit de témoignages d’auteurs occitans (écrivains, musiciens, artistes) qui se sont réapproprié la langue d’oc à l’âge adulte faute de l’avoir reçue, acquise dès la petite enfance.

5) Spolsky, Bernard - Intervenant notable

Titre :The role of family in language policy

Résumé : Although during the classical period of language policy studies in the middle of the twentieth century, the main emphasis was on national state policies, by the end of the century it was widely realized that the influence of other domains including the family must be taken into account. The crucial influence of  natural intergenerational language transmission suggested that the language spoken in the family played the major role in maintenance, though some also recognized the possibility of education (especially at first religious) in preserving standard written languages like Hebrew, Latin, and Mandarin. The more recent understanding that individual named languages (the focus of state policies) form part of complex linguistic repertoires suggests that policies are formed and determined at many levels and domains, ranging from the individual through the family and school and workplace to the nation and beyond.

6) Alessandrini, Sabrina

Titre : Deuxièmes générations d’adolescents en Italie et politique linguistique familiale : dynamiques de transmission et/ou de perte des langues et cultures d’origine 

Résumé : Les études de la nouvelle configuration familiale en contexte migratoire permanent ont mis en évidence les effets exercés par le processus d’acculturation sur la transmission intergénérationnelle des langues et cultures d’origine (Bindi, 2005). La famille joue un rôle primordial dans le maintien ou la perte des codes linguistico-culturels originaux (Spolsky, 2004). En effet, la construction des répertoires verbaux des adolescents de deuxième génération dépend fortement de la manière dont les systèmes de communication orale entre les parents et les enfants sont organisés (Lüdi et Py, 2003). Cependant, l’acculturation rapide de ces enfants au sein de la société italienne marque un abîme culturel et générationnel qui peut rendre difficile ce processus de transmission linguistique : les répertoires verbaux de ces adolescents sont fortement tributaires des modalités d’interaction complexes, en particulier parmi les membres du groupe de pairs et dans le contexte scolaire. D’un côté, l’identité linguistique parentale, combinée aux différents contextes de la vie sociale quotidienne, induit les familles à adopter différentes attitudes linguistiques : usage prédominant ou exclusif de la langue d’origine, alternance de deux ou plusieurs codes, shift vers la langue dominante (Valentini, 2005). De l’autre, la nécessité de reconstruire un répertoire qui doit répondre aux exigences de diverses communautés d’appartenance (familiale, amicale, scolaire) conduit les jeunes à la création d’une identité plurilingue et pluriculturelle fondée sur la pratique de plusieurs codes (Kern et Liddicoat, 2008), registres et variétés linguistiques (alternance codique, contaminations linguistiques, langages vernaculaires, hybridation linguistique du « parler jeune »).

Interrogés sur les pratiques d’interaction et de transmission linguistique intergénérationnelle, 27 adolescents d’origine africaine nés en Italie ont permis, à travers leurs réponses, d’analyser les phénomènes de maintien et/ou de perte progressive des langues d’origine, l’impact de cette perte sur la communication familiale et les sentiments des parents et des enfants face à cet éloignement.

 Bibliographie

BINDI L., Le famiglie dei bambini e degli adolescenti di origine straniera, in L. BALDASSARRE L., BINDI L., MARINARO R., NANNI W. (a cura di) Uscire dall’invisibilità, Bambini e adolescenti di origine straniera in Italia, Comitato Italiano per l’UNICEF Onlus Direzione Attività culturali e Comunicazione, Eurolit, Roma 2005

KERN, R., LIDDICOAT, A. De l’Apprenant au Locuteur/Acteur. Dans C. Kramsch, D. Lévy, G. Zarate (dir.), Précis du Plurilinguisme et du Pluriculturalisme (p. 27-33). Paris : Éditions des archives contemporaines, 2008

LÜDI, G. et PY, B., Être bilingue. Bern: Peter Lang, 2002

SPOLSKY, B.Language policy, Cambridge University Press, Cambridge 2004.

VALENTINI A., Lingue e interlingue dell’immigrazione in Italia, in “Linguistica e filologia”, n°21, 2005

 

7) Frydh, Ondélé

Titre : Politique linguistique d’une famille à Brazzaville : place de l’oralité dans la transmission et la vitalité de la langue vernaculaire

Résumé : Au Congo, comme un peu partout en Afrique, nous assistons en ville, à la rupture de la transmission des langues vernaculaires des parents. Les langues véhiculaires en présence (le lingala, le kituba et le français) sont des langues favorites des politiques linguistiques familiales. Dans une famille brazzavilloise constituée de trois générations (deux parents, quatre enfants et une grand-mère), le bilinguisme est un fait patent. La communication dans le cercle familial est marquée par l’usage de trois langues : le français, le lingala (langue nationale véhiculaire) et le mbochi (langue vernaculaire introduite à l’arrivée de la grand-mère). Entre parents, la langue utilisée est le lingala ; entre parents et grand-mère, les conversations sont dominées par le mbochi. Toutefois, le français est l’unique langue que les parents transmettent aux enfants. La grand-mère (illettrée), chez qui l’oralité est une pratique ordinaire, spontanée et l’unique forme de communication, parle à ses petits-fils en langue vernaculaire.

Quel est le rôle de l’interaction orale dans la transmission de la langue vernaculaire aux enfants ? Comment l’oralité contribue-t-elle au maintien ou à la vitalité de la langue vernaculaire dans un espace familial dominé par les langues véhiculaires ? Ou, quelles pratiques de l’oralité sont utilisées par la grand-mère pour transmettre la langue vernaculaire aux petits-fils ?  Telles sont les questions que nous examinerons dans notre communication. Nous tenterons d’y répondre en faisant recours à deux méthodes sociolinguistiques, à savoir : l’interview directive et l’observation des pratiques d’interactions linguistiques au sein de la famille. Les questions formulées se rapportent au contenu (questions de fait et d’opinion) et à la forme structurée. Et, les données recueillies sont analysées à l’aide du logiciel d’enquête et d’analyse des données SphinxPlus.V.5.

 

Mots-clés :Politique linguistique –Transmission des langues – Langue véhiculaire – Langue vernaculaire – Oralité – vitalité de la langue – Interaction orale

 

Bibliographie

CALVET, Louis-Jean et DUMONT, Pierre (dir.) (1999), L’enquête sociolinguistique, Paris, L’Harmattan,

DEPREZ, Christine (1999), Le jeu des langues dans les familles bilingues d’origine étrangère. Education et Sociétés Plurilingues n°6-juin.

HAQUE, Shahzaman (2012), Étude de cas sociolinguistique et ethnographique de quatre familles indiennes immigrantes en Europe : pratiques langagières et politiques linguistiques nationales & familiales. Linguistics. Université de Grenoble, French.

LECONTE, Fabienne (1997), La famille et les langues. Une étude de la sociolinguistique de la deuxième génération de l’immigration africaine dans l’agglomération rouennaise, Paris, L’Harmattan.

NKOUKA, Martial (2000), « Émergence des langues véhiculaires comme langues premières chez les enfants de Brazzaville », in Le plurilinguisme urbain, actes du colloque de Libreville « Les villes plurilingues » (25-29 septembre 2000), Calvet, Louis-Jean & Moussirou-Mouyama Auguste, Institut de la Francophonie, Diffusion Didier Érudition, Paris, pp.147-159.

ONDELE, Frydh, (2015), Transmission générationnelle des langues à Gamboma, Mémoire de Master, UMNG, FLSH, Brazzaville.

PIAGET, Sandrine (2002), Interrelations entre oralité, écriture et culture, Travaux neuchâtelois de linguistique, 36, pp. 25-45.

 

8) Nanfei, Wang

Titre : Les politiques linguistiques familiales : le non-maintien des variétés régionales chinoises dans les familles mixtes

Résumé : Les politiques linguistiques familiales se concrétisent dans l’intrication des pratiques langagières, des représentations linguistiques et des planifications des langues au sein de la cellule familiale. Elles étudient non seulement les pratiques et les efforts explicites et observables à propos des langues, mais aussi les usages implicites et par défaut entre les membres de la famille (Deprez, 1996 ; Spolsky, 2004 ; Fogle & King, 2012 ; Curdt-Christiansen, 2018). Dans les familles mixtes, le bilinguisme est un but collectif et une valeur partagée entre les couples franco-américains (Varro, 1984) et les couples mixtes de toutes origines au Québec (Le Gall et Meintel, 2014). La rivalité entre les langues à transmettre à l’enfant est un véritable jeu de pouvoir chez les parents, qui sont très conscients de la valeur socio-économique des langues comme une réussite sociale (De Houwer, 1999 ; Curdt-Christiansen, 2009). Néanmoins, la transmission des langues peu valorisantes du conjoint migrant, celle non-nationales, régionales et dialectales dans lesquelles l’oralité tient souvent plus de place que l’écrit, est rarement discutée dans les études de familles mixtes, qui existent pourtant largement dans leurs répertoires langagiers.

Dans la présente communication, nous explorerons les politiques linguistiques familiales des familles franco-chinoises en France, qui favorisent la transmission du mandarin standard au détriment des variétés régionales. L’absence de transmission des variétés régionales chinoises en contexte migratoire français se rapporte étroitement à leur statut sociolinguistique minoré qui est façonné par les politiques linguistiques nationales du pays d’origine. Si les attitudes négatives parentales vis à vis des variétés régionales déterminent l’absence de leur transmission, les politiques linguistiques nationales de la promotion du mandarin comme une langue vernaculaire, qui entraînent un usage moindre des langues régionales dans toutes les dimensions de la vie sociale, jouent un rôle important dans le choix parental du non-maintien. Le déclin et la rupture de la transmission de l’oralité comme héritage culturel, linguistique et identitaire créent en effet des difficultés de communication intergénérationnelle et des représentations confuses du monde chez les enfants.

Mots-clés : politiques linguistiques familiales, non-transmission des variétés régionales, familles franco-chinoises

 

Bibliographie

Curdt-Christiansen, Xiao Lan. 2009. « Invisible and Visible Language Planning: Ideological Factors in the Family Language Policy of Chinese Immigrant Families in Quebec ». Language Policy, 8(4) :351‑75.

Curdt-Christiansen, Xiao Lan. 2018. « Family Language Policy ». P. 420‑42 in The Oxford handbook of language policy and planning, édité par J. W. Tollefson et M. Pérez-Milans. Oxford University Press.

Deprez, Christine. 1996. « Une “politiques linguistiques familiales” : le rôle des femmes ». Éducation et sociétés plurilingues (1) :35‑42.

De Houwer, Annick. 1999. « Environmental Factors in Early Bilingual Development: The Role of Parental Beliefs and Attitudes ». in Bilingualism and Migration, édité par G. Extra et L. Verhoeven. Walter de Gruyter.

Fogle Lyn. & King Kendall. 2012 « Child agency and language policy in transnational families », Applied Linguistics 19 (1): 1‑25.

Le Gall, Josiane, et Deirdre Meintel. 2014. Quand la famille vient d’ici et d’ailleurs : transmission identitaire et culturelle. Québec : Presses de l’Université Laval.

Spolsky, Bernard. 2004. Language policy. Cambridge University Press.

Varro, Gabrielle. 1984. La Femme transplantée : une étude du mariage franco-américain en France et le bilinguisme des enfants. Presses universitaires de Lille. Lille.

 

9) Haroun Melgani

Titre : Saving our Home language: An account of the relationship between Oral Literature Transmission and Heritage Language Maintenance among the Berber Families in Algeria

Résumé : This research study examines the interplay between oral literature transmission and preserving heritage language varieties among Berber families in Algeria. Specifically, in stark contrast with previous sociolinguistically-orientated Berber studies focusing on language shift/maintenance and generational contact, this research foregrounds the impact of oral literature and its aspects-e.g., songs, storytelling- in maintaining Berber language varieties, mainly Chaouia and Kabyle, among children, and examines its association with the direct/indirect Family Language policies adopted by parents. The role of oral literature is crisscrossed with other external factors, such as generational contact, family structure and local ideologies. In order to collect data, a questionnaire was designed to explore various aspects of oral literature transmission among the Chaoui and Kabyle families and parental linguistic ideologies about home language maintenance and family language policies. Another assessment questionnaire was, also, administered to the same Berber parents, the objective of which is to gauge their children’ language proficiency in the Berber varieties. Investigating the correlation between Oral Literature transmission and Heritage Language Maintenance would yield insightful information about Berber children’s Heritage Language acquisition and, by extension, trajectories of language shift and maintenance more generally.

Bibliographie

Ameziane, A. (2013). L’oralité en Kabylie : une oralité de plus en plus médiatisée. Dans : Ursula Baumgardt éd., Littérature africaine et oralité (pp. 121-134). Paris: Karthala. https://doi.org/10.3917/kart.baumg.2013.01.0121"

Caldas, Stephen J. (2006). Raising bilingual-biliterate children in monolingual cultures. Clevedon, UK: Multilingual Matters Press

Curdt-Christiansen, X. L. (2016). Conflicting language ideologies and contradictory language practices in Singaporean bilingual families. Journal of Multilingual and Multicultural Development 37(7), 694–709.

Curdt-Christiansen, X.L. & Huang, Jing. (2020). Factors influencing family language policy. In Handbook of Home Language Maintenance and Development. Berlin, Boston : De Gruyter Mouton. doi : https://doi.org/10.1515/9781501510175-009

Finnegan, Ruth. (2007). The oral and beyond : doing things with words in Africa. Chicago,

Kang, Hyun-Sook. (2015). Korean families in America: Their family language policies and home-language maintenance. Bilingual Research Journal, 38, 275-291.

Li Wei, Saravanan, V., & Ng, J. (1997). Language shift in the Teochew community in
Singapore: A family domain analysis. Journal of Multilingual and Multicultural
Development
18(5), 364–384.

Patrick, D., Budach, G., & Muckpaloo, I. (2013). Multiliteracies and family language policy in an urban Inuit community. Language Policy 12(1), 47–62

Smith-Christmas, C. (2016). Family language policy: Maintaining an endangered language in the home. London: Palgrave McMillian

Spolsky, B. (2004). Language Policy: Key Topics in Sociolinguistics. Cambridge: Cambridge University

Uzendoski, Michael, A. (2012). Beyond orality: Textuality, territory, and ontology among Amazonian peoples. HAU: Journal of Ethnographic Theory, 2 (1), 55-80.

 

10) Frederik Bissinger

Titre: The challenge of oral language transmission for single parents

Résumé : The transmission of family languages in immigrant context represents a challenging task and it requires significant language management efforts from parents. Providing a language environment which provides qualitatively and quantitatively high input in the family language is crucial for the successful transmission of the family language (De Houwer, 2020). For working single parents this is a particularly difficult task to achieve, as they must accommodate the upbringing of the children and their work without the support of a partner. Naturally, this constitutes a disadvantaged situation regarding the transmission of the family language, as the family language input is more limited in comparison to other families where two parents speak the family language. Applying an ethnographic sociolinguistic approach and drawing on participant observations and interview data, this presentation explores the language management strategies which two Lithuanian mothers living in Sweden employ to foster their children’s oral family language development. It elaborates on the dynamic adaptations which the mothers make and discusses the different outcomes regarding the transmission of the family language in both families.

 

Bibliographie

De Houwer, A. (2020). Harmonious Bilingualism: Well-being for families in bilingual settings. In A. C. Schalley, & S. A. Eisenchlas, Handbook of Home Language Maintenance and Development: Social and Affective Factors (S. 63-83). Berlin/Boston: De Gruyter Mouton.

 

11) Khadij Gharibia et Seyed Hadi Mirvahedi

Titre : You are Iranian even if you were born on the moon’: family language policies of the Iranian diaspora in the UK

Résumé : With a focus on an under-studied group of immigrants in the UK, this study examines Iranian families’ language ideologies and practices at home in relation to Persian acquisition and maintenance for their children. Working within a family language policy (FLP) framework, we draw on sociolinguistic data from semi-structured interviews with eighteen mothers to understand how parental beliefs, their everyday language practices and the attempts they make to maintain, improve, or alter their language use will lead to their children’s heritage language acquisition and maintenance. The results of the study suggest that the success in heritage language development and maintenance boils down to parental pro heritage language ideologies and their everyday small-scale practices. It was also found that the interrelationship between language and cultural values and a successful FLP was further reinforced by the parents’ migration trajectory and proficiency in English as the societal language. This research also showed that the large size of this diaspora in the UK (particularly in London), their close-knit social network, availability of heritage language weekend schools and the possibility of frequent visits to the home country create a conducive situation for the Iranian diaspora to raise their children bilingually.

 

12) Véronique Castellotti et Marie Leroy

Titre : (Non) transmission et appropriation : ce qui peut passer quand les « langues » ne passent pas ?

Résumé : Nous nous centrons, dans cette contribution, sur l’interprétation de quelques phénomènes de non-transmission, voire de non-appropriation de « langues » familiales, au sens généralement attribué à ce terme par la linguistique. Nous partirons de témoignages, confiés de façon qualitative et parfois informelle par différents membres de familles dans lesquelles circulent des formes d’hétérogénéité linguistique, ainsi que de nos propres expériences et de celles de certains de nos proches. Nous nous interrogerons, à partir de ceux-ci, sur différentes dynamiques à l’œuvre au sein d’espaces familiaux diversifiés, à travers plusieurs aspects, notamment : le projet (ou non) de transmission et / ou d’appropriation, la situation dans la fratrie, le (non) partage au sein du couple, le statut socio-politico-linguistique, le rôle de l’école, les loyautés et injonctions vis-à-vis d’« origines », etc. Le fait de s’intéresser plus particulièrement à l’oralité rend probablement plus fugaces et moins visibles les sources mêmes de transmission / appropriation éventuelles et les mouvements auxquels elles peuvent (ou non) donner lieu. La non appropriation apparente/supposée, liée d’une part à une non transmission explicite et d’autre part à l’absence de de re-production visible (à travers des signes linguistiques) nous amènera à questionner la conception même que nous avons des « langues » et de leur appropriation supposée. Celle-ci n’existe-t-elle que si elle est « manifeste » ? En deçà (ou au-delà ?) des signes linguistiques, les phénoménologues identifient un sens « prélinguistique » (Romano, 2010) relevant prioritairement d’un imaginaire du monde et d’une expérience perceptive (Merleau-Ponty, 1964), précédant sa rationalisation et sa matérialisation langagière.

Nous tenterons, à partir de notre interprétation située des témoignages évoqués, de proposer une herméneutique de ce qui semble malgré tout passer dans des situations de « non transmission » : quels aspects renvoyant de près ou de loin à l’oralité seraient, selon les situations, privilégiés, dans des formes d’héritages plus ou moins revendiqués, voire recherchés ?

 

Bibliographie

Deprez, Christine ; Varro, Gabrielle et Collet, Beate (dir.), 2014, Familles plurilingues dans le monde. Mixités conjugales et transmission des langues, Langage & société, n° 14

Haque, Shahzaman, 2019, Politiques linguistique familiale. Enjeux dynamiques de la transmission linguistique dans un contexte migratoire, München, Lincom

Merleau-Ponty, Maurice, 1964, Le visible et l’invisible, Paris, Gallimard

Romano, Claude, 2010, Au cœur de la raison, la phénoménologie, Paris, Gallimard

Thamin, Nathalie, 2007, « Dynamique des répertoires langagiers et identités plurilingues de sujets en situation de mobilité Linguistique », Thèse de doctorat, Université Stendhal - Grenoble III

Wakim, Nabil, 2020, L'Arabe pour tous. Pourquoi ma langue est taboue en France, Paris, Seuil

 

13) Roumeissa Belbordj

Titre : Approaches to Language Maintenance through Family Language Investigation: a comparative study of three multilingual families in Manchester

Résumé : This study focuses on how the experience of multilingual speakers portrays their patterns, practices and instances of linguistic behaviour that feeds into their family language policies. Individuals, families, and broader communities are a primary means of contextualising those concepts (Kheirkhah, 2016). By looking at the experiences of three multilingual families, I examine how multilingualism is present and enacted in linguistic practice. In this respect, the concept of Family Language Policy (FLP) is useful in studying families’ experiences of multilingualism (Schwartz & Verschik, 2013) and this was going to be analysed by observations, field-notes in addition to both audio-recordings of spoken interactions in the family and semi-structured interviews but were later removed given the pandemic of Covid-19 where only audio-recordings and semi-structured interviews were meant to go as planned: firstly, to know more about the linguistic experiences of the three families I am investigating, and secondly, to understand why they happen and thirdly how their linguistic diversity links to their identity positioning. Hence, investigating the linguistic practices of the multilingual speakers will help determine whether minority/heritage language maintenance is something my families consider important. Also, their ideologies and beliefs will assist me in providing an insight into the extent to which heritage language maintenance is present, and what are the factors that determine this. Ultimately, the project will enrich the literature about FLP and inform wider broader policy decision-making for minoritized bi/multilinguals and education. This research will provide further empirical data after investigating the variations in minority communities especially in times of a global pandemic where social encounters are very limited and advised against. The relationship between multilingual practices and identityconstruction has the potential to bring about greater recognition by society of the benefits of multilingualism in such a contemporary world through policies, teaching in schools and societal support of minoritized groups by learning about effective multilinguals communicative strategies in the family context (Seals & Shah, 2017).

Mots-Clés : Multilingualisme, langue minoritaire, maintien de langue d'héritage, identité

Bibliography

Kheirkhah, M., 2016. From family language practices to family language policies: Children as socializing agents (Doctoral dissertation, Linköping University Electronic Press).

Schwartz, M. and Verschik, A. eds., 2013. Successful family language policy: Parents, children and educators in interaction (Vol. 7). Springer Science & Business Media.

Seals, C.A. and Shah, S. eds., 2017. Heritage language policies around the world. Routledge.

 

14) Sara Mičkec

Titre : Language practices in individual Sorbian-German family language policies

 

Résumé : In my presentation I am discussing family language policy in a European autochthonous minority-majority language context. I focus on the influence of language practices in the home domain on the transmission of the minority language in linguistically mixed families.

The Sorbs are a Slavic minority in the region of Lusatia in the eastern German federal states of Saxony and Brandenburg. In several regions of Lusatia the intergenerational transmission of Sorbian has been disrupted due to a shift to the dominant German language. Although language transmission is maintained in the Upper Lusatian region that I research, Sorbian is still weakened vis-a-vis German: asymmetric bilingualism prevails in the wider community and among the speakers of Sorbian the practice of accommodative convergence to German is widespread.

My research project focuses on individual family language policies in Sorbian-German families, who have to negotiate their daily language choices in the absence of official support for language maintenance in the home domain. Based on participant observations, I investigate everyday language practices and the use of Sorbian and German in the families, paying attention to the functions for which each language is used (communication between different family members, storytelling, prayer, literacy practices). The observations of current practices are augmented by the participants’ relations of their language practices throughout their life, obtained through narrative biographic interviews.

The influence of oral language practices on the transmission of Sorbian is seen within the context of further language policy components such as language ideologies and attitudes (Spolsky 2004, 2009). Family language policy is conceived as both implicit and explicit, involving both simple and complex/organised management (Shohamy 2006, Nekvapil 2006) and including conscious strategies for the transmission of Sorbian as well as a more laissez-faire approach to the use of Sorbian within the family.

 

 

 

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